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04 Mar 2019

La petite fille et la plume d’oie Petite réflexion sur l’apprentissage de l’écriture

La petite fille et la plume d’oie

Petite réflexion sur l’apprentissage de l’écriture

Mélaine a reçu, pour son anniversaire, un élégant coffret contenant une plume à l’ancienne et un joli flacon d’encre bleu myosotis. La petite fille de dix ans est ravie. La plume glisse sur le papier glacé avec une fluidité ravissante, presque charnelle.

Mélaine a attendu avec impatience ce présent, car c’est elle qui avait formulé le souhait de posséder un tel objet.

D’aucuns diront : mais à quoi peuvent bien servir cette plume obsolète, cet encrier peu pratique, ce papier buvard et tous ces exercices scripturaux, alors qu’il existe des stylos si pratiques dont l’encre se trouve contenue dans une cartouche. De plus, il est possible d’effacer la moindre faute avec une pointe prévue à cet effet. Mais l’on a fait mieux encore : ces stylos billes jetables avec lesquels l’on se simplifie la vie.

Et puis, à quoi bon, de nos jours, perdre son temps à aligner des lettres pour parfaire notre écriture quand il existe de nombreux outils de mise en page qui proposent une variété incroyable d’écriture et soulignent vos fautes de syntaxe et d’accord pour rendre un document impeccable qu’il ne vous reste plus qu’à imprimer ou à envoyer par courriel (encore faut-il savoir le mettre en page et bien présenter son texte).

Car il faut vivre avec mon temps et l’époque des plumes d’oie est dépassée. L’acte si poétique avec lequel nous trempions nos plumes dans l’encre veloutée est franchement tombé en désuétude.

Cependant, tout comme Mélaine, j’aime beaucoup ma langue maternelle, j’apprécie les belles écritures, le travail soigné, l’âme d’un texte à travers le fond, mais aussi la forme. Moi qui travaille, la plupart du temps, sur un logiciel de traitement de texte, je sais que rien ne vaut le fait d’écrire avec un stylo pour unir la pensée à la forme. Et, pourquoi pas, un stylo plume, offert dans un bel écrin, avec lequel je puise, de temps à autre, mon inspiration.

Mélaine s’applique maintenant à faire ses exercices de français avec sa belle plume et avec enthousiasme. Ce petit objet lui donne un élan qui lui manquait parfois pour travailler. Et elle se rend compte combien il est plus difficile de travailler ainsi, mais combien cela est plus gratifiant. Un travail soigné, plus long, plus posé qui permet au cerveau de façonner des pensées, de réfléchir calmement. Finalement, une attention particulière qui se transforme en une sorte de jeux studieux.

Et cet agréable labeur d’écriture, allié à de bonnes méthodes, à de bons cours de syntaxe, de grammaire et de conjugaison, à des exercices substantiels représente un bénéfice appréciable en lui évitant quelques lourds handicaps en français.

S’il existe de réels problèmes de dyslexie, je suis persuadée que la plupart des élèves taxés de « dys » (et ils sont de plus en plus nombreux) n’ont pas eu la chance de recevoir un enseignement adéquat. Et, pour remédier à cela, l’Éducation nationale offre à ces pauvres enfants non pas une plume d’oie, pas même un beau stylo bille et un joli cahier, mais un ordinateur ! Puisqu’ils ne savent pas se servir de leur main pour formuler des phrases, ils sont contraints de disposer d’un écran et d’un clavier pour tenter d’écrire quelques mots. Le comble est de constater que les élèves concernés, ainsi que leurs parents, sont persuadés être porteur d’un handicap.

Je connais en effet des (pauvres) enfants victimes d’un tel mécanisme. Puisque ces derniers ne savent pas écrire, ou, du moins, ont énormément de mal à former des mots et à mettre par écrit leurs pensées, l’on a décidé, dans le milieu scolaire, de leur fournir un ordinateur avec lequel ils écrivent désormais. L’ordinateur, à la place d’un bon soutien, d’une remise à niveau de qualité !

Tel enfant de CM m’a dit un jour : « Mais moi, je suis dysorthographique, j’ai un ordinateur pour pouvoir écrire », avec l’air désabusé de quelqu’un qui vous annonce qu’il a une maladie incurable. Lorsque je lui expliquais qu’il s’agissait probablement d’un problème de méthode, il restait dubitatif.

Il n’y a pas si longtemps, j’ai donné des cours particuliers à une petite fille de CP qui ne s’en sortait pas et dont les parents, dépités, avaient entendu dire de la part de l’institutrice qu’il fallait prendre rendez-vous chez un orthophoniste. Après plusieurs semaines de travail adapté, tout le monde s’est rendu compte qu’avec une bonne méthode, classique, ayant fait ses preuves, en l’occurrence la méthode syllabique, toute bête, tout est rentré dans l’ordre en quelques petits mois. Je n’ai eu aucun mérite sauf celui d’appliquer une méthode rigoureuse avec une certaine exigence.

Mélaine, de son côté, a la chance de pouvoir rêver à sa plume d’oie et à pouvoir s’en servir à souhait. Quant à l’ordinateur, elle a bien le temps de s’y mettre. Lorsque son esprit saura discerner avec suffisamment de bon sens, quand elle aura acquis assez de bases solides dans sa langue maternelle et sur le plan culturel, elle sera peut-être prête. Elle n’est pas en symbiose avec son temps ? Elle n’en souffre pas le moins du monde. Elle vit sa vie de petite fille qui bientôt passera le cap de l’adolescence avec une certaine sérénité.

Je suis restée trente ans de ma vie sans écrans, sans téléphones portables, et ce n’est pas pour cela que je ne sais pas m’en servir. Mélaine n’attendra sûrement pas autant d’années, car les occasions ne manqueront pas, mais elle n’aura aucune peine à rattraper le temps perdu.

Mais que vont faire ces enfants à qui l’on a mis un ordinateur entre les mains pour pallier leurs carences et qui ne savent plus ni lire ni écrire ?

Isabelle Gimbault

 

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17 Dec 2018

Pour tous les enfants du monde

Pour tous les enfants du monde

en particulier pour les plus démunis…

Le froid scintille dans les villes assoupies et pend aux fenêtres des enfants heureux. La nuit illuminée s’étourdit et valse avec les étoiles du ciel de décembre qui s’unissent aux bougies et aux lucioles artificielles installées çà et là.
Le regard d’une fillette se pose sur les éclats légers des douceurs colorées. Ses yeux reflètent toutes ces lueurs si gaies, puis se posent sur les passants et semblent dire : « Je n’ai pas de toit, ni de quoi rêver au chaud dans mon lit. Seules les étoiles au-dessus de vos sourires froids me réchauffent le cœur et décorent mon univers durant les longues nuits d’hiver. Et, parfois, s’en vont les comètes que je suis seule à pouvoir contempler. Elles s’envolent dans un éclat argenté, laissant une traine pailletée plus belle que toutes les guirlandes lumineuses de la terre. Rien que pour moi. Ce sont mes cadeaux.

Mais j’apprécie aussi d’autres présents, invisibles ceux-là : un sourire, une pensée, une prière pour ma famille et pour moi. Je les cueille dans le vent froid, dans les souffles blancs des fausses joies d’hiver et dans les cœurs pleins de bonté.»

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01 Dec 2018

Journée à la médiathèque d’Aubagne

Journée à la médiathèque d’Aubagne

Le poète et écrivain Nadine Ghodbane et moi-même lors de la journée des auteurs aubagnais

Je n’ai pas l’habitude de laisser des articles relatant mes activités autour de mon  travail d’écriture à l’extérieur et cela m’a été (gentiment) reproché. Je compte donc  vous laissez, à l’avenir, et de temps à autre, davantage d’informations de ce genre.

Je vais donc évoquer succinctement la journée des auteurs aubagnais (qui n’habitent d’ailleurs pas forcément Aubagne mais qui y sont attachés de près ou de loin). Elle s’est terminée il y a quelques petites heures. Tout au long de ce jour, je me suis trouvée en compagnie de divers auteurs et poètes de talents avec qui j’ai pu échanger idées et autres considérations dans la bonne humeur.

Je tiens à remercier chaleureusement les personnes  qui travaillent en ce lieu. Elles ont en effet préparé depuis de longs mois cette journée riche en rencontres. Leur amabilité et leur gentillesse ont rayonné auprès de nous tous, dans une ambiance détendue et très agréable.

Ces initiatives nous enrichissent mutuellement, tant au niveau culturel que sur le plan humain. N’hésitez pas à retrouver tous les autres auteurs qui étaient présents sur la page facebook de la médiathèque (il faut chercher les vidéos qui sont publiées çà et là).

Je vous remercie pour votre fidélité.

 

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03 Nov 2018

De l’espérance chrétienne

De l’espérance chrétienne

Novembre découvre ses ombres cotonneuses et ses feuillages décatis qui s’envolent au vent. Tantôt dans une plainte sereine, quasi immobile, tantôt dans un gémissement puissant qui engendre, dans l’esprit des hommes, incertitude et angoisse. Oui, le temps si morne rappelle notre finitude, ici-bas ; il se lie à ces gestes trop humains de ceux qui fréquentent les cimetières, déposant leurs cadeaux au pied des tombes, fleurs qui égaient le marbre funèbre couleur de ciel d’automne furieux.

Et puis, il y les échos de ce monde chaotique qui va, tant bien que mal, vers sa perte. Les fléaux, les guerres, la société qui se délite, le mal pris pour un bien et le bien pour un mal et qui offre aux pauvres hères que nous sommes un inversement des valeurs, de la morale, voire de l’amour.

Cependant, à travers le voile de brume ou la nuit venteuse où s’envolent les oripeaux des hommes abattus, de vies sacrifiées, de souffrances et de sang, d’aucuns savent trouver le repos de l’âme. Un repos qui précède celui de la mort, un repos digne du vivant. Car, dans leur cœur se déploie l’espérance et ils savent mettre l’accent sur ce qui est beau et bon, même s’ils n’oublient pas les laideurs du mal qui défigurent les esprits et la création tout entière. Et ils songent aux paroles de Jésus Christ : « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps. »

L’espérance est une force qui nous permet de poursuivre notre chemin, malgré les doutes et les douleurs, les constats amers et les peines. Elle nous guide vers une vie meilleure qui sera un jour la nôtre et nous laisse goûter la beauté et la douceur qui existent bel et bien, pour notre joie et notre esprit.  

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17 Sep 2018

À propos d’amour dans Flora de la forêt

À propos d’amour dans Flora de la forêt

Flora de la forêt est un roman qui évoque un amour délicat entre une jeune femme dotée d’un caractère posé et facile — mais alerte et enjoué — et Johannes, le garde du domaine où elle vit. Ce dernier se laisse d’ailleurs toucher peu à peu par la grâce et les qualités humaines de Flora.

Plus qu’un roman d’amour, il s’agit d’un roman qui parle d’amour. De ce sentiment qui unit deux êtres, mais aussi de tout mouvement prompt à réunir des personnes, de manière amicale, filiale, etc.

Enfin, l’histoire aborde l’amour divin, celui que nous pouvons sonder lorsque nous sommes plongés dans ce que l’on appelle la foi. Il s’agit d’un aspect plus difficile à cerner, mais qui, pour moi, est important. D’aucuns seront étonnés devant cette perspective, peut-être même hostiles face à elle. Mais, dans Flora de la forêt, tout cela est abordé avec subtilité, sans jamais imposer une manière de penser, mais en décrivant les sentiments, les états d’âme et les inclinations des personnages, ainsi que leur façon d’agir ou de réagir.

J’ai voulu  me pencher aussi sur les relations amicales. Ainsi, tout au long du livre, nous rencontrons des personnages qui, à leur tour, tissent des liens. Et, à travers l’histoire d’un vaste domaine et d’un village, se nouent des amitiés et des intrigues qui permettent de mettre en valeur le dévouement et le don de soi. Et la figure qui incarne le plus cet aspect n’est autre que Flora.

Le roman vous plongera dans un univers particulier, fait d’amour, de poésie, de douceur, mais aussi, parfois, de violence. Un poème en prose, ponctué de pauses indolentes ou de mouvements des êtres qui, je l’espère, ne vous laissera pas indifférents.

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